Une superficie et une population en nombre d’habitants comparable à la France, la Thaïlande partage avec notre Exagone une autre caractéristique, elle attire des millions de touristes venus y chercher douceur de vivre et exotisme. Mais, c’est une autre facette du pays qui m’a séduit, loin des plages paradisiaques ou du clinquant des spots à touristes. Une Thailande en noir et blanc débarrassée l’extravagance de la couleur, lavée d’un maquillage trop voyant révélant une douceur et une mélancolie insoupçonnée. La Thaïlande, qui a laissé à un félin le soin de garder la nostalgie du royaume du Siam, malgré une modernité affichée, reste néanmoins mystérieuse comme l’est le regard profond du majestueux Siamois. Tantôt somnolente, tantôt fougueuse mais toujours teintée de mélancolie. De la folie de Bangkok au calme provincial de Prachuap Khiri Khan, des pluies de Nong Khai aux brûmes de Sangkhla Buri, de sa gloire perdue gravée dans les ruines d’Ayutthaya à la folie touristique du Chiang Mai d’aujourd’hui, des rizières luisantes aux plages brûlantes, se glissent des instants de vague à l’âme, pépites de temps glanées au hasard de balades photographiques.